• Armistices

    Les textes proviennent de : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/

    1) Armistice du 8 mai 1945

    Le 8 mai : fête de la victoire de 1945

    La fin de la Seconde Guerre mondiale a été officiellement annoncée au peuple français le 8 mai 1945 par le général de Gaulle.

    La célébration de ce jour de victoire a considérablement évolué jusqu'en 1981, date à partir de laquelle un consensus s'est fait pour consacrer le 8 mai jour férié et jour de fête nationale.

    Le 8 mai, de 1945 à nos jours : ce jour de victoire devient un jour férié et une fête nationale

    Dès 1945, le général de Gaulle préfère réunir les Français dans de grandes célébrations patriotiques, telle la commémoration du 16 mai, à l'occasion de la fête de Jeanne d'Arc, ou celle du 11 novembre. Le général de Gaulle d'une part, les communistes d'autre part, pour des raisons différentes, insistent en effet sur le caractère indissociable des deux conflits mondiaux et considèrent de ce fait qu'il conviendrait de célébrer une victoire unique. Jusqu'au milieu des années 1950, les commémorations de la Première Guerre mondiale restent les plus importantes.

    Ainsi à l'origine, la question s'est posée de savoir s'il convenait d'instaurer une journée commémorative unique pour les deux conflits mondiaux ou de célébrer les deux dates avec la même solennité.

    Les diverses modalités de la commémoration du 8 mai 1945 témoignent de ce débat.

    1946 : la loi consacre le dimanche 8 mai, ou le dimanche suivant, pour célébrer la victoire
    La loi n° 46-934 du 7 mai 1946, adoptée sous la présidence du gouvernement provisoire de Félix Gouin par l'Assemblée constituante, pose le principe de la commémoration de la victoire et en fixe la date.

    "Article unique : La commémoration de la victoire remportée par les armées françaises et alliées le 8 mai 1945 sera célébrée le 8 mai de chaque année si ce jour est un dimanche et, dans le cas contraire, le premier dimanche qui suivra cette date."

    Le 8 mai s'inscrit parmi d'autres journées commémoratives telles que le 18 juin (anniversaire de l'appel du général de Gaulle de Londres), la Libération de Paris ou, surtout, le 11 novembre, qui rassemblent la population autour de grandes manifestations.

    Cependant, la commémoration de la victoire, repoussée le cas échéant au dimanche suivant, se trouve d'emblée captée par la fête de Jeanne d'Arc, commémorée le même jour. Aussi, dès 1947, les associations de résistants et de déportés font entendre leur souhait de voir la victoire célébrée à son jour anniversaire et organisent leur cérémonie à cette date.

    1953 : le 8 mai devient un jour férié
    Par la loi n° 53-225 du 20 mars 1953, d'origine parlementaire, le 8 mai devient un jour férié.
    Il peut de ce fait s'imposer comme date symbolique de la Seconde Guerre mondiale, au même titre que le 11 novembre pour la Première Guerre mondiale.
    Ce consensus difficilement établi est cependant compromis par un certain nombre d'événements, comme la coïncidence avec le désastre de Diên Biên Phu en 1954, les divisions engendrées par la guerre d'Algérie dès 1955, en particulier les manifestations des Français d'Algérie demandant le retour au pouvoir du général de Gaulle le 13 mai 1958 ...

    1959 : la loi consacre le deuxième dimanche de mai pour célébrer la victoire
    Afin de limiter le nombre des jours fériés en mai, le décret n° 59-533 du 11 avril 1959, renouant avec l'esprit de la loi de 1946, prévoit que la victoire de 1945 sera célébrée le deuxième dimanche du mois de mai.
    Cette décision suscite de nombreuses protestations parmi les anciens combattants qui continuent à commémorer la victoire le 8 mai. La plupart d'entre eux ne vont pas aux cérémonies officielles.

    Le 8 mai 1965 : jour exceptionnellement férié pour le 20ème anniversaire de la victoire
    Par dérogation, pour le 20e anniversaire, le 8 mai 1965 est exceptionnellement déclaré férié par décret du 1er avril 1965.

    Jusqu'en 1981 : nouveaux débats sur la façon de célébrer la victoire du 8 mai 1945
    Pour répondre au souhait des anciens combattants de voir la victoire célébrée à sa date anniversaire sans augmenter le nombre des jours fériés en mai, un décret du 17 janvier 1968 prévoit une célébration annuelle à nouveau fixée à la date du 8 mai, mais en fin de journée.

    En 1975, le président de la République en exercice, Valéry Giscard d'Estaing, prend la décision de ne plus conférer un caractère gouvernemental à cette cérémonie en supprimant la commémoration officielle et nationale. Il propose d'y substituer une journée de l'Europe tandis que le gouvernement envisage l'idée de faire du 11 novembre une journée nationale du souvenir. Motivée par une volonté de réconciliation franco-allemande, cette décision s'inscrit dans une perspective européenne. Elle provoque toutefois de vives réactions et entraîne des protestations, tant dans le monde politique que chez les anciens combattants qui souhaitent depuis longtemps, pour nombre d'entre eux, que le 8 mai soit commémoré à l'égal du 11 novembre.

    Ainsi, jusqu'en 1981, un grand nombre de communes ont continué à célébrer officiellement le 8 mai à sa date anniversaire.A partir de 1981 : le 8 mai est déclaré jour férié, puis jour de fête nationale
    Par modification du Code du travail, la loi n° 81-893 du 2 octobre 1981 ajoute le 8 mai à la liste des jours fériés.
    En 1982, après de nombreux débats, la commémoration est reconnue comme une fête nationale. Cette "journée de la liberté", fériée et chômée, doit être abondamment présentée dans les écoles et les universités et les commémorations qui la ponctuent faire l'objet d'une large couverture médiatique.
    Le 8 mai reste ainsi une date symbolique, célébrée par presque toutes les communes. Commémoration nationale, il s'est progressivement imposé comme un second 11 novembre, auquel il emprunte une grande part de son rituel.

    Lors de cette journée, l'ensemble des évènements de la Seconde Guerre mondiale est commémoré : aussi bien la victoire des Alliés que la fin de l'oppression nazie sur l'Europe ...
    Aujourd'hui, l'unité semble se faire autour du message à transmettre : la lutte pour la liberté et la démocratie.

    2) Armistice du 11 novembre 1918

    Le 11 novembre : fête de la victoire de 1918

    L'Armistice est signé à Rethondes, en forêt de Compiègne, le 11 novembre 1918.
    Au front alternent des scènes d'émotion, de joie et de fraternisation à l'annonce du cessez-le-feu. La liesse déferle sur la France, tandis que retentissent les coups de canon que Georges Clemenceau a ordonné de tirer.

    Au Palais Bourbon, à 16 heures, Clemenceau lit les conditions d'armistice, salue l'Alsace et la Lorraine et rend hommage à la Nation. Ce "jour de bonheur" ne peut faire oublier à l'ancien combattant, revenu à la vie civile, l'expérience tragique et le message dont il est porteur. Il importe en effet que le courage et les sacrifices des soldats durant ces quatre années de guerre restent dans chaque mémoire. Ce sont les anciens combattants qui vont imposer peu à peu le 11 novembre comme une fête nationale.

    Le 11 novembre 1919 : une journée d'hommage discret

    Le 11 novembre 1919, une seule cérémonie est organisée dans la chapelle des Invalides en présence du maréchal Foch.
    Cette même année, deux journées commémoratives avaient déjà marqué les esprits :
    - Le 14 juillet 1919, on a fêté la Victoire et la Paix dans le faste et dans la liesse. Un hommage a été rendu à tous les combattants, aux vivants comme aux morts. Clemenceau a voulu que ce soit "leur" jour. À Paris, mille mutilés ont précédé le défilé victorieux des armées alliées qui sont passées sous l'Arc de Triomphe, devant une foule innombrable. Un cénotaphe édifié sous l'Arc reçoit, dans la nuit du 13 au 14, l'hommage du peuple aux morts pour la patrie.
    - Le 2 novembre 1919, premier Jour des morts depuis le retour de la paix, de nombreuses cérémonies symboliques ont été organisées. Le Parlement a voulu que les morts fussent glorifiés dans toutes les communes de France, le même jour à la même heure. Moins qu'une journée de cérémonies officielles, ce 2 novembre est plutôt consacré aux hommages individuels des mères, veuves et orphelins, dans les cimetières et les nécropoles du front.

    Le 11 novembre 1920 : le premier hommage au Soldat inconnu

    L'année 1920 est une date importante pour la Troisième République, qui fête son cinquantenaire.
    Le 11 novembre de cette année-là, la République rend pour la première fois un hommage à un soldat inconnu mort pendant la Grande Guerre, représentant anonyme de la foule héroïque des "Poilus", symbole de ses frères de combat.

    Evoquée en 1916, l'idée d'honorer un soldat inconnu fut adoptée en 1918. Le 12 novembre 1919, on décida du Panthéon comme lieu de sépulture. Mais en 1920, une campagne menée par des écrivains est à l'origine du choix définitif de l'Arc de Triomphe.

    Le Parlement vote alors à l'unanimité la loi suivante :
    "Article 1er : les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d'un des soldats non identifiés morts au Champ d'Honneur au cours de la guerre 1914-1918. La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920.
    Article 2 : le même jour, les restes du Soldat inconnu seront inhumés sous l'Arc de Triomphe".
    Les députés adoptent le texte le 8 novembre, le Sénat le 9. Le 10 novembre, le soldat Auguste Thin désigne à Verdun le Soldat inconnu. Le cercueil arrive à Paris et rejoint, pour la cérémonie du 11 novembre, la châsse renfermant le coeur de Gambetta qui doit être transférée dans la crypte du Panthéon.
    Une foule immense accompagne le cortège au Panthéon puis à l'Arc de Triomphe. Provisoirement, le cercueil est déposé dans une chapelle ardente au premier étage du monument et accessible à tous.

    1921 : l'inhumation du Soldat inconnu

    Le 28 janvier 1921, le Soldat inconnu est inhumé sous la voûte de l'Arc de Triomphe.
    Sur la dalle de granit sont gravés ces mots : "Ici repose un soldat français mort pour la Patrie (1914-1918)".

    1922 : le 11 novembre, jour de commémoration nationale

    Tout au long de l'année 1922, les anciens combattants insistent pour que le Parlement déclare le 11 novembre fête nationale, ce qu'établit la loi du 24 octobre 1922.

    1923 : la Flamme du souvenir

    Le 11 novembre 1923, en présence de nombreuses associations d'anciens combattants, André Maginot, ministre de la guerre et des pensions, allume pour la première fois une flamme du souvenir. Le foyer de la flamme est réalisé par le ferronnier Brandt.
    Le Comité de la Flamme aura désormais la tâche de la faire raviver chaque jour au crépuscule. Au fil des années, la Flamme est ravivée par les associations d'anciens combattants et le Livre d'or du Souvenir est signé par de nombreux hôtes de la France. En quatre années seulement, un cérémonial annuel est né et il deviendra vite une tradition.
    Parallèlement, on a assisté à l'érection d'un monument aux morts dans chaque commune de France, autour duquel chaque municipalité organise la cérémonie du 11 novembre : cortège des autorités, des associations patriotiques, des enfants des écoles, de la population.

    Le 11 novembre au service de la Résistance (1940-45)

    Le 11 novembre 1940 : un défi à l'occupant

    À l'approche du 11 novembre 1940, les autorités allemandes ainsi que la préfecture de police prennent la décision d'interdire toutes les manifestations commémoratives.
    Le recteur de l'académie de Paris juge nécessaire d'envoyer une circulaire aux proviseurs des lycées pour qu'ils empêchent leurs élèves d'aller manifester. Depuis la rentrée scolaire, en effet, tracts appelant à la lutte et inscriptions sur les murs de slogans anti-allemands sont apparus dans les facultés et les lycées parisiens. L'arrestation, le 30 octobre, de Paul Langevin, professeur au Collège de France et physicien de renommée internationale, entraîne une réaction immédiate.
    Le 8 novembre, une première manifestation est organisée et même si elle ne revêt pas la dimension escomptée, l'idée d'une manifestation de plus grande ampleur s'y fait jour. Tracts et mots d'ordre d'origines diverses appellent à un grand rassemblement à l'Arc de Triomphe le 11 novembre.
    Ce jour-là, plusieurs cortèges rassemblant 3 000 à 5 000 étudiants et lycéens, convergent vers les Champs-Élysées. L'hostilité à l'occupant est générale, les références au général de Gaulle présentes.
    La répression est brutale : il y a de nombreux blessés, une centaine d'étudiants sont arrêtés et emprisonnés.
    Pour la première fois depuis juin 1940, des Français se sont heurtés aux forces d'occupation. Ce 11 novembre 1940 est devenu un véritable symbole pour la résistance parisienne, pour l'ensemble des Français, en zone occupée comme en zone libre, mais aussi pour les Français libres qui, de Londres à Brazzaville, ont eu connaissance de cet acte de résistance dont la radio de Londres ne manque pas de souligner l'importance.

    Le 11 novembre 1944 : une cérémonie franco-britannique dans Paris libéré

    En 1944, la majorité du territoire est libérée. Le 11 novembre est commémoré à Paris en présence d'une délégation britannique menée par le Premier ministre Winston Churchill et du général de Gaulle, chef du Gouvernement Provisoire français.
    Le Gouvernement Provisoire présente cette invitation comme une sacralisation de la grande alliance de la guerre. C'est l'occasion pour les deux gouvernements de se consulter pour poursuivre l'effort commun contre les forces de l'Axe.
    C'est ce que rappelle le général de Gaulle :
    "Nous nous plaisons à voir dans la présence de nos hôtes, non point seulement l'occasion longtemps attendue de les saluer dans notre capitale, mais encore la manifestation pratique d'une alliance, que de cruelles vicissitudes font apparaître plus nécessaire que jamais" .

    Le 11 novembre 1945 : un hommage à tous les combattants

    L'année suivante, les cérémonies du 11 novembre 1945 reflètent la volonté du général de Gaulle de faire du Mont Valérien, théâtre du martyre de nombreux résistants, un haut lieu de mémoire pour les combattants et les victimes du nazisme.
    Le 10 novembre, les corps de quinze Français morts pour la patrie sont amenés en trois cortèges, des portes de Paris aux Invalides : combattants des trois armes, prisonniers, déportés, hommes et femmes, ils symbolisent à la fois l'unité nationale et les différents théâtres d'opération et lieux de souffrance.
    Le 11 novembre, un cortège unique accompagne ces quinze cercueils sous l'Arc de Triomphe, où le général de Gaulle les accueille. Dans la journée, la foule leur rend hommage. Puis, la nuit tombée, ils sont déposés au Mont Valérien.

    Le 11 novembre au service de la mémoire (de 1945 à nos jours)

    Le 11 novembre, jour de commémoration de l'armistice de 1918, est progressivement devenu l'occasion de questionner et donner à comprendre l'histoire.
    Désormais, ce jour de mémoire permet d'évoquer régulièrement un épisode particulier de la Grande Guerre, éventuellement associé, en fonction des anniversaires, à une thématique plus large : en 1989, la Grande Guerre et la mémoire de la Révolution française ; en 1992, les troupes coloniales dans la Première Guerre mondiale ; en 1998, la contribution des Alliés à la Première Guerre mondiale ; en 2003, le 85e anniversaire de l'Armistice de 1918 et le 80e anniversaire du premier allumage de la Flamme du souvenir par André Maginot ; en 2004, le début de la guerre et la victoire de la Marne ; en 2006, Verdun.

    Cette cérémonie garde aujourd'hui tout son sens car elle est l'occasion de rendre hommage aux combattants pour que ne sombrent pas dans l'oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération. Il importe à cette occasion de faire de la jeunesse l'héritière des valeurs qu'ils ont défendues.

    3) Le militaire

    Un petit photomontage en hommage à tous les soldats qui ont combattu pour la liberté de la France. La France est libre grâce à leur courage. Souhaitons que les uniformes restent rangés dans les placards : qu'il n'y ait plus de guerre.

    4) Le cimetière américain de Colleville sur mer

    Pépé, Mamie, Marraine et Maman ont visité le cimetière américain en avril 2007.

    Je n'étais pas né. Mais maintenant vous connaissez Mamie, avec ses photomontages je voyage partout !

    Un cimetière magnifiquement entretenu par des américains où se sont rendus Barack Obama et Nicolas Sarkozy le 3 avril 2009.

    Si les ricains n'étaient pas là
    Vous seriez tous en Germanie
    A parler de je ne sais quoi
    A saluer je ne sais qui

    Bien sûr les années ont passé
    Les fusils ont changé de mains
    Est-ce une raison pour oublier
    Qu'un jour on en a eu besoin

    (Michel Sardou "Les ricains" 1967)